Vers une prévention et des parcours de soin personnalisés

Pourquoi est-ce important ?

Les accidents vasculaires cérébraux (AVC) et la démence sont deux causes majeures de handicap, de perte d’autonomie, et d’altération de la qualité de vie.

Bien que le traitement de ces affections ait fait d’importants progrès au cours des deux dernières décennies, la prévention demeure le principal garant d’un vieillissement en bonne santé.

Avant la survenue d’un AVC ou d’une démence, les maladies vasculaires cérébrales, telle que la maladie des petits vaisseaux cérébraux, peuvent être asymptomatiques. Ces maladies sont alors fréquemment identifiées au cours d’une imagerie cérébrale, notamment une imagerie par résonance magnétique (IRM). Leur identification offre une opportunité majeure pour distinguer les patients à risque accru d’AVC et de démence et permet de proposer des prises en charge préventives ayant pour objectif de réduire ce risque.

Les facteurs de risque majeurs de la survenue d’un AVC ou d’une démence sont l’hypertension, le diabète, l’obésité, la sédentarité et la consommation de tabac. Au-delà de recommandations générales sur leur prise en charge globale, il est possible d’envisager une prévention personnalisée et plus efficace en identifiant des caractéristiques spécifiques chez chaque patient telles que :

• des facteurs de risque émergents (nouveaux marqueurs lipidiques),
• des facteurs de susceptibilité génétique conditionnant le risque d’apparition de la maladie des petits vaisseaux cérébraux et
• la réponse aux traitements médicamenteux.

Le développement d’un nouveau parcours de soin individualisé est donc indispensable pour réduire le risque d’AVC et de démence.

Les priorités de prévention et de soin

Nous savons aujourd’hui que les lésions dues à la maladie des petits vaisseaux cérébraux sont très fréquentes et qu’elles sont associées à un risque accru de survenue d’un AVC ou d’une démence mais aussi de maladies vasculaires cardiaques, rétiniennes et rénales.

Notre institut se caractérise par deux objectifs majeurs :

• faciliter l’identification des patients présentant une maladie vasculaire cérébrale des petits vaisseaux cérébraux,
• optimiser la prévention de complications liées à cette maladie.

A ce jour l’IRM cérébrale et, dans une moindre mesure, le scanner sont les examens complémentaires permettant d’identifier la maladie des petits vaisseaux cérébraux mais leur accès est limité par leur nombre, leur coût et leur potentiel irradiant concernant le scanner. Cela limite non seulement le diagnostic d’un plus grand nombre de patient mais aussi le suivi des patients touchés par cette maladie.

Notre priorité est donc de développer et valider de nouveaux outils permettant d’identifier et suivre l’évolution de cette maladie par des IRM moins complexes ou l’évaluation de marqueurs de la vascularisation rétinienne, c’est-à-dire des signes ou éléments spécifiques qui permettent de décrire l’état des vaisseaux sanguins dans la rétine. Pour répondre à notre objectif de personnalisation de la prévention nous développons plusieurs aspects tels que :

• un parcours de soin permettant une évaluation globale des facteurs de risque, incluant certains sous-estimés comme les addictions ou de nouvelles dyslipidémies (anomalies du taux de graisse (cholestérol et triglycérides) sanguin),
• des méthodes de dépistage de type score de risque polygénique,
• des analyses de pharmaco-génomique pour évaluer la réponse individuelle aux traitements proposés,
• un suivi digital des facteurs de risque vasculaire pour adapter en temps réel leur prise en charge et
• une évaluation multiorgane (cœur, rétine, rein) permettant une prévention de la santé dans toutes ces dimensions.

Cependant, l’efficacité du recours systématique à de telles techniques n’a pas encore été prouvée. L’institut VBHI, à travers la cohorte BrainVasc et la clinique de prévention, étudiera la plus-value clinique de tels procédés de précision pour lutter contre les AVC et la démence.

L’institut VBHI va repenser les parcours de soin des patients vivant avec une ou des maladies neurovasculaires afin de mettre en place une prévention plus précoce, plus efficace et plus équitable. Pour cela, l’institut s’appuiera sur :

• la clinique de prévention de la maladie des petits vaisseaux cérébraux, un concept nouveau qui fera appel à des patients atteints de cette maladie en collaboration avec les radiologues et médecins généralistes pour permettre d’initier des évaluations personnalisées des facteurs de risque et initier des prises en charge individualisées.
• le Living Lab sur la résilience cérébrale pour expérimenter et évaluer des actions de prévention en vie réelle qui évaluera à l’échelle de la population, en collaboration avec les associations de patients et les réseaux régionaux professionnels du soin, l’impact de mesures de prévention spécifiques.

Un environnement de santé publique

Éviter 45000 décès en France par la prévention ciblée

À ce jour, l’unité neurovasculaire du CHU de Bordeaux assure l’accueil de patients victimes de symptômes neurologiques aigus qu’ils soient transitoires (clinique de l’accident ischémique transitoire) ou persistant (soins intensifs de l’unité neurovasculaire).

L’unité neurovasculaire travaille en étroite collaboration avec les services de rééducation pour réduire le handicap post-AVC et les services de prévention des maladies cardiovasculaires pour optimiser le contrôle des facteurs de risque vasculaire post-AVC.

D’autre part, l’institut des maladies neurodégénératives contribue à la prise en charge des patients présentant des troubles cognitifs évocateurs de démence permettant de préciser le rôle respectif des lésions vasculaires et neurodégénératives.

L’institut VBHI avec la clinique de prévention et le Living Lab a pour objectif de se positionner en amont de ces différentes structures afin de réduire le besoin d’y avoir recours par une amélioration de la prévention.